• La boiterie du chien

    Si l’on devait faire un sondage sur « le problème de santé le plus fréquent » et qui ne « nécessite pas de consultation selon les propriétaires », la boiterie serait à coup sûr la grande gagnante. Combien de chien n’a jamais boité de sa vie ? Très peu. Sportif ou non, la boiterie peut toucher n’importe quel animal, il suffit d’un faux mouvement (ou beaucoup d’autres raisons). Un chien qui boite a forcément un problème physique. Ils détestent montrer leurs faiblesses et lorsqu’ils boitent, cela signifie qu’ils n’arrivent plus à compenser, que quelque chose à lâcher. Évidemment il n’y a rien de mieux que le repos mais cela ne guérit pas. Un chien peut boiter pour tellement de raisons différentes que le repos ne pourra jamais soigner (maux de ventre ; fracture ; pincement d’un nerf ; traitement thérapeutique mal dosé ; excès alimentaire etc). Et combien de chiens souffrent en silence parce que leurs maîtres pensent qu’un peu de repos va arranger les choses.

     

     

     

    Cet article ne va pas vous lister les différentes boiteries et leurs origines, et pour cause, une même boiterie peut avoir tellement de causes différentes. Sans un avis spécialisé, sans une osculation, il est impossible de diagnostiquer (à part vraiment les grosses fractures réalisées devant vous etc) l’origine exacte d’une boiterie et surtout ne jouez pas aux vétérinaires…Cet article va seulement vous aider pour la prise de contact avec le spécialiste. Il va vous demander si c’est une boiterie chronique, à chaud ou à froid, si elle est apparue brutalement et d’autres infos qui pourront déjà donner une idée de la gravité de la situation.

     

     

                 I)  Mon chien était-il prédisposé à boiter ?

     

     

    Avant toute chose, il est important d’avoir conscience (et j’espère que c’était dans vos critères de sélection lors du choix de l’élevage et des parents de votre chien) qu’il existe des prédispositions raciales, sexuelles et héréditaires concernant les boiteries.

      

         La race

     

    Certaines races sont sujettes à des pathologies, mais il faut absolument que l’examen orthopédique soit complet et rigoureux quelque soit la race ou le croisement.

     

    Exemple : Grandes races : Dysplasie de la hanche ; non union du processus anconé ; ostéochondrite disséquante ; panostéite. 

     Petites races : Luxation de la rotule

     

     

        >  L’âge

     

    Quelque soit son âge, un chien peut faire l’objet d’une boiterie mais les origines du traumatisme peuvent différer selon dans quel stade de vie est le sujet. La croissance s’achève vers 8 mois pour les petites races et jusqu’à 18 mois pour les plus grandes. Elle est maximale entre le 4e et 7e mois. Il convient de savoir si le chien est en phase de croissance ou non. Les cartilages de croissance sont une zone de faiblesse où l’on observe fréquemment des fractures traumatiques.

     

    Exemple : Maladies dont les premiers signes cliniques apparaissent au cours de la croissance  

           - Dysplasie hanche ou coude

              - Maladie de Legg - Perthes – Calvé

             - Ostéochondrite

             - Radius – curvus

     

    Maladies dont les premiers signes cliniques apparaissent chez un chien âgé :

             - Rupture des ligaments croisés

              - Phénomènes néoplasiques

              - Arthrose

     

     

         > L’alimentation

     

    La qualité des aliments doit être prise en compte durant de l’examen, surtout lors de la croissance. Par exemple, une nutrition inadaptée chez un chiot de grande race peut déclencher une pathologie si une prédisposition raciale ou héréditaire est déjà présente. L’excès en vitamine et minéraux ainsi qu’un apport trop important en énergie peuvent créer autant de dégâts qu’une carence car un excès accélère la croissance et favorise l’obésité et donc les maladies osseuses.

     

    Exemple : Excès de calcium : panostéite ; ostéodystrophie hypertrophique ; non union du processus anconé ; dysplasie coxo-femorale.

              Excès de compléments alimentaires : ankylose ou fusion du coude, des cervicales et des genoux ; ostéoporose.

    -          Apports énergétiques et protéiques trop importantes : ostéochondrite disséquante et ostéodystrophies.

     

    Il est également important de noter si l’alimentation a été récemment modifiée et s’il y a perte ou augmentation de l’appétit.

     Un excès de poids est un facteur prédisposant à de nombreuses boiteries et en accentue l’expression et ses lésions.

     Exemple : Rupture du ligament croisé antérieur ; dysplasie coxo-femorale ; ostéochondrose etc.

     

     

         > L’activité du chien

     

    Évidemment les chiens de travail et de sports sont plus susceptibles de se blesser lors d’une pratique et ils ne seront pas gênés dans leur quotidien de la même manière qu’un chien de compagnie. Les chiens de sport sont plutôt sujet à des pathologies musculo-tendineuses, entorses dues à des efforts courts et intenses. On peut également observer des « fractures de fatigue » survenant quelques heures après l’entrainement sans traumatisme apparent.

     

     

         > Les antécédents

     

    Il faut être conscient des antécédents héréditaires (dysplasie coxo fémorale etc) ; antécédents pathologiques (la parvovirose peut entrainer une arthrite septique ; les traumatismes accidentels laissent toujours des séquelles sur la mobilité et résistance articulaire) ; ainsi que les antécédents chirurgicaux antérieurs (ponction, injection etc)

     

     

    Il s’agit ici de vous donner quelques clefs afin de pouvoir analyser la boiterie de votre chien dans le but de faciliter, la prise de contact avec le vétérinaire / ostéopathe ou autre praticien. Oui vous devez aller consulter ! Aucun article ne pourra remplacer un RDV chez le vétérinaire.

     

     

    II)   Diagnostiquer une boiterie

     

     

    Si vous observez réellement quotidiennement vos chiens, vous pourrez sans aucun doute faire un état général de votre compagnon.

     

     

      > La date d’apparition de la boiterie

    Elle nous informe sur le caractère chronique du traumatisme. Une boiterie qui date de moins de un mois est décrite comme aiguë mais si elle perdure au-delà d’un mois, elle sera considérée comme chronique.

     

     

     >  L’apparition d’une boiterie peut être brutale ou progressive.

    Une boiterie qui apparait brutalement peut avoir deux origines : elle peut survenir d’un traumatisme direct (une chute) ou elle peut être un traumatisme révélateur d’une autre pathologie (un animal sain mais porteur d’une pathologie n’a pas forcément des symptômes apparents). Alors qu’une boiterie qui apparait de manière progressive peut avoir plusieurs origines aussi bien dégénérative, néoplasique, inflammatoire et peut évoluer par crises (dysplasie) ou de manière continue avec une douleur croissante (maladie de Legg-Perthes-Calvé).

     

     

      > La fréquence de la boiterie.

    Si une boiterie disparait après un exercice modéré, un échauffement et réapparait au repos ou quand le chien se lève, il s’agit d’une boiterie à froid. Au contraire, si une boiterie apparait après un effort physique et disparait lors du repos, on parle de boiterie à chaud. Dans le cas d’une boiterie qui perdure aussi bien lors de l’activité physique que durant le repos, il peut s’agir d’une fracture, luxation, entorse ou lésions nerveuses.

      

    Attention, un sol souple accentue une boiterie due à une lésion tendineuse contrairement au sol dur qui aggrave une boiterie d’origine osseuse. De même, une boiterie peut être masqué ou provoqué par un traitement thérapeutique (anti douleur ou mauvais dosage etc)

     

     

    Après un état des lieux général, il convient de réaliser un diagnostic clinique.

     

     

      > La répartition des appuis

    Chez un chien sain, la répartition des appuis est de 40% du poids sur les antérieurs et 60% du poids sur les postérieurs. Si un membre subit un traumatisme, le centre de gravité sera modifié : le chien se tiendra plus sur ses épaules ou inversement.

     

     

      > Les aplombs

    Chez un chien sain, les aplombs sont symétriques. Une modification de cette symétrie (membre éloigné, rapproché ou en rotation interne ou externe) peut être mécanique ou antalgique.

     

     

      > Les masses musculaires

    Lorsqu’un membre est moins musclé que l’autre membre parallèle, cela signifie qu’il est moins utilisé ou de manière anormale et l’autre doit compenser. Il s’agit en général d’une boiterie chronique. La peau et les griffes peuvent également présenter des signes d’usure anormale ou de plaie de léchage (douleur).

     

      > Les différentes allures

    Une faible boiterie ne sera visible que durant le trot. Une boiterie plus importante sera visible aussi bien au pas qu’au trot.

     

     

      > Les différents types de boiteries

    Une boiterie avec appui démontre une réduction de temps d’appui sur le membre touché. Une boiterie avec suppression d’appui correspond à un membre qui n’est pas posé au sol et reste en suspension. Il existe aussi des boiteries de soutien avec lesquelles le chien éprouve des difficultés à soulever le membre touché mais ce sont les moins fréquentes.

    Pour les antérieurs, le chien soulage son membre touché en relevant la tête au posé pour lui faire supporter le moins de poids et il abaisse la tête quand il pose le membre latéral sain. Pour les postérieurs, il bascule une proportion de son poids plus importante sur ses antérieurs et a le dos vouté. La tête descend à l’appui du membre atteint et la croupe remonte.

     

     

    Pour réaliser un examen rapproché, attention, que ce soit la palpation, la mobilisation, ces techniques nécessitent une parfaite connaissance de l’anatomie du chien pour savoir quelle partie du membre il est nécessaire de palper, reconnaitre s’il y a une anomalie mais surtout, pour éviter d’aggraver la situation avec des mouvements anormaux. Ne jouez pas à l’ostéopathe.

      

    >>> Les signes que vous devez rechercher :

             -- Toute sensation de chaleur, ce qui implique une inflammation active.

           -- Toute sensation de froid, ce qui implique une perfusion des tissus.

    -          -- Anomalie de taille, forme du membre (essayez de comparer avec le membre latéral)

              -- Des craquements lorsque le chien se couche ou se lève.

     

     

     

                   III) Mon chien boite, quelles solutions ?

     

    Évidemment, mettre le chien au repos de toute activités physiques jusqu’au RDV médical. Les deux professions qui pourront vous guider au mieux pour dépister la boiterie, ce sont les vétérinaires et les ostéopathes, le must étant de trouver un vétérinaire ostéopathe.  Par la suite, d’autres professions pourront vous aider au mieux pour soigner l’origine de la boiterie (et non seulement la boiterie en elle-même. Attention, n’oubliez pas que certaines boiteries cachent des pathologies plus importantes qui s’expriment à travers le membre). 

     

    > Acupuncture

      > Homéopathie

      > Hydrothérapie

     


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